Tout ceci, sans compter les manques à gagner dans le secteur tourisme. Cette dépréciation de l’ariary est inévitable. Dorénavant, il faut s'attendre à une éventuelle hausse généralisée du prix des biens sur le marché vu que la majorité des transactions sont réglées en dollar au niveau du commerce extérieur", explique un économiste. Outre le choc de l’offre et de la demande sur le marché national à cause de la crise, la dévaluation de l’ariary est également liée au contexte international. A l’approche des élections américaines de novembre, le Président des Etats-Unis Donald Trump a pour objectif de réduire le déficit commercial. Il est publiquement favorable à la baisse du cours du billet vert afin que les Etats-Unis regagnent en compétitivité à l’international. Cette dépréciation du dollar permettra ainsi de soutenir les exportations et redynamiser la croissance américaine.
Malgré ce risque réel d'inflation, le Gouvernement maintient toujours sa prévision initiale du taux de 6,2% cette année. Une lueur d'espoir renait aussi en matière de stabilité car la Banky foiben'i Madagasikara (BFM) prévoit d'acheter des lingots vers le mois de novembre. Une valeur refuge par excellence, les réserves d'or peuvent être utilisées comme réserve de change au même titre que les devises. En outre, Madagascar a recemment bénéficié un moratoire supplémentaire de la dette de la part des créanciers publics bilatéraux notamment le pays du G20 ainsi que multilatéraux surtout le Fonds monétaire international (FMI). Ce gel de la dette permettra de réduire les paiements envers l’extérieur.
Solange Heriniaina